De nombreuses entreprises ont besoin de personnes formées dans le digital pour les accompagner dans leurs évolutions.
,LA TRANSFORMATION DIGITALE
La transformation digitale est aujourd’hui un sujet que l’on pourrait qualifier de « à la mode » car il est, pour ainsi dire, sur toutes les lèvres. Ce phénomène entraîné par la révolution numérique est au cœur des discussions des professionnels. Au fait de l’évolution économique et technologique du monde, des pays et des entreprises l’ont adoptée il y a déjà quelques années, d’autres
sont encore en transition, mais une grande majorité sont encore dans
l’expectative faute de moyens, de connaissances ou de volonté de
changement. soins d’un monde qui
évolue.
Le concept
La transformation digitale est un concept dont on a parfois tendance à ne voir que quelques aspects. Force est de reconnaître que seule une approche systémique de la question permet de comprendre cette notion qui divise. D’un côté les nostalgiques qui s’en tiennent aux bonnes vieilles méthodes de production et de commercialisa tion, de l’autre, les inconditionnels du numérique qui s’efforcent à faire des nouvelles technologies le pilier de tous les aspects de la vie. En fait, la transformation digi tale est une étape inéluctable dans le devenir du monde, de certains en ces premières décades du 3e millénaire. Il serait sans doute cruel d’affirmer – et pourtant il faut le dire – que les esprits chagrins devront composer pour espérer avoir leur place dans cette course effrénée de la révolution numérique. « Shape up or ship out » disent les Anglophones, en d’autres termes, ou vous vous adaptez ou vous quittez le navire du progrès.
La terminologie de la transformation digitale
Beaucoup d’encre s’est coulée sur l’acception du mot di gital. Certains y voient la démission du français au profit – encore et toujours – du franglais. Pour ces purs et durs de la langue française, digital devrait tout simplement être remplacé par numérique, puisqu’il s’agit ici des nouvelles technologies fondées sur le principe de la numérisation. La discussion semble avoir été close dans la mesure où on n’emploie plus que l’expression ‘transformation digitale’ dans la plupart des articles parus sur cette notion.
Par ailleurs, la transformation dont il est question doit elle être comprise comme étant un changement du tout au tout, donc synonyme de révolution, ou doit-elle être interprétée comme une évolution qui s’appuie sur les acquis antérieurs pour changer progressivement les choses; donc, que nous comprendrions comme étant une réforme.
Là aussi, les avis ne sont pas identiques car, d’un côté, il y a ceux qui pensent que la porte est en train de se fer mer aux anciennes pratiques qui n’ont vraiment plus leur place dans la révolution en cours. De l’autre côté, certains affirment que cette transformation digitale ne peut que reposer sur des existants dont on ne peut minimiser leur importance et dont les nouvelles technologies ont amé
lioré leur fonctionnement.
En tous les cas, l’acception générale du terme est qu’un changement est en train de s’opérer et qu’il touche tous les secteurs, quoi que à des degrés divers et à une vitesse qui n’est pas la même partout.
A l’origine de la transformation digitale
La révolution numérique est le phénomène qui amène aujourd’hui à se pencher sur cette notion de transforma tion digitale. La révolution numérique se caractérise par l’utilisation de plus en plus accrue aussi bien en qualité qu’en quantité de technologies numériques dans tous les domaines d’activité de l’homme moderne. Elle a initié la mise en réseau des habitants de la planète de sorte que les problèmes de distance ne posent plus d’obstacles ma
jeurs ainsi qu’il en a été dans le passé. Ces technologies révolutionnaires permettent à leurs utilisateurs de réali ser différents travaux qui vont du simple calcul aux tâches les plus complexes, et ce, en un temps qui relève de la fraction de seconde. Cette intelligence artificielle permet d’effectuer des travaux qu’il est impossible à un cerveau humain de gérer. La robotisation des tâches compte par
mi les réalisations de cette avancée technologique qui a permis d’augmenter la production à une vitesse et à un volume exponentiel.
La transformation digitale est la suite logique de cette révolution numérique qui a jusqu’ici franchi trois étapes déterminantes :
Les années 80 ont vu l’introduction de l’ordinateur per sonnel. Il est superflu de démontrer le succès de cette machine auprès du public tant ses capacités répondent aux moindres besoins de l’utilisateur. C’est un assistant numérique efficace à qui on confie toutes sortes de tâches qui traitent aussi bien les questions d’ordre professionnel que les rubriques de divertissement, en passant par de grandes quantités d’archivages. Les différents logiciels n’ont pas cessé d’évoluer et de gagner en puissance, à la grande satisfaction du public. Celui-ci a tôt fait de recon-
naître que l’incapacité de se servir d’un ordinateur équi vaut en ce début du 3e millénaire à de l’illettrisme tant cet outil sert à tout ce qu’on entreprend dans la vie de tous les jours.
Les années 90 ont vu le développement du phénomène Internet. Ce réseau mondial est comparé à une autoroute où tout un chacun est libre de puiser l’information dont il a besoin. Des millions d’ordinateurs participent alors à des échanges d’informations avec pour corollaire l’accès en temps réel aux diverses données. L’accès à Internet a entraîné une restructuration du travail. Celui-ci a gagné en ampleur, en qualité et en rapidité sans parler du carac tère multinational des intervenants. Le travail à distance est devenu une institution et le travail indépendant y a trouvé un point d’ancrage.
Les années 2000 voient l’éclosion et la multiplication des Smartphones. Du premier ordinateur géant d’IBM, le monde est passé à l’ordinateur de bureau qui s’est ramifié avec l’ordinateur portable. Le Smartphone est autrement plus à portée de main car de loin plus léger que l’ordi
nateur portable. La mobilité est, en effet, une révolution dans la révolution numérique. L’utilisateur peut s’adonner à différentes sortes d’activités sur son mobile à quelque endroit qu’il se trouve et à quelque moment qu’il veuille. La puissance et la sophistication sont les qualités pre
mières de ces appareils.
Les clichés et les idées
préconçues
Dans beaucoup de cas, renouveler le matériel de travail en investissant sur les nouvelles technologies suffit à cer tains chefs d’entreprises ou d’organismes pour affirmer qu’ils ont réalisé leur transformation digitale.Il est vrai que certaines tâches sont désormais moins fastidieuses et le gain de temps est incontestable. La communication avec le monde extérieur à l’entreprise peut désormais se faire à n’importe quel moment et avec un volume de données illimité. Les entrevues et réunions sur un sujet donné ne nécessitent plus le déplacement des différents intervenants venant de pays différents, car la vidéoconfé
rence les fait se rencontrer par le biais des écrans de leurs ordinateurs. Les informations sont transmises à une vi tesse qui permet la prise de décisions rapides pour des situations qui demandent des solutions instantanées. La question est, tout de même, de savoir si le fait de savoir tirer profit de ces nouveautés technologiques suffit à clas ser l’entreprise dans la catégorie de celles qui ont réalisé leur transformation digitale.
L’entrée en lice des accessoires de dernière génération dans le mobilier ainsi que dans les habitudes du citadin amène certains à y voir la transformation digitale. Il est loin le temps des chaînes HI-FI où il fallait se déplacer pour changer le disque vinyle ou la cassette audio dans les lecteurs analogiques. De même, la cassette VHS n’est
plus qu’une relique des temps passés – qui ne sont pas si loin –pour laisser la place à des substituts bien plus per formants et beaucoup moins encombrants. Le téléphone portable est l’exemple typique du progrès technologique dont il est impensable pour l’homme moderne de se dé faire. Sinon sa vie, du moins toute sa journée dépend de cet accessoire numérique dont il veut à chaque fois avoir le tout dernier modèle. La transformation digitale est-elle pour autant réalisée ou l’homme a-t-il seulement viré là où le vent de la technologie souffle?
Certains pensent que l’heure est désormais à la toute puissance du numérique et que plus rien ne peut évoluer vers un mieux sans l’introduction du numérique dans la gestion ou la production des biens et des services. De fait, exit les matériels devenus obsolètes qui doivent désor
mais laisser la place aux nouvelles technologies. D’autres, au contraire, affirment que le numérique a tué la créati vité. Tout est déjà préfabriqué et il ne reste plus qu’à as sembler. A les entendre, le monde a perdu son âme et que tout n’est plus que matérialisme où la notion du beau se résume au réalisme des images 3D.
Comment comprendre la notion de transformation digitale
Différentes définitions ont voulu formaliser la notion de transformation digitale, mais il faut reconnaître qu’elle est difficile à cerner en quelques mots, à moins de tomber dans des clichés qui ne feront qu’apporter davantage de confusions et d’idées fausses.
On pourrait commencer par l’idée que la transformation digitale est un mode d’agir qui veut réaliser l’intégration complète des technologies numériques dans toutes les
activités de l’homme. Ou encore une définition plus rac courcie qui dit que la transformation digitale de l’entre prise est la numérisation de son activité. Le pas est déjà donné avec l’introduction de la numérisation des don nées dans tous les aspects de la vie en société. Plus rien n’est dans l’ombre et tout est à portée de clic.
La transformation digitale est le phénomène qui connaît une expansion logique du fait d’une progression géomé trique – comprendre une expansion en spirale – des ou tils conçus selon les nouvelles technologies. Le compor tement de l’homme du 3e millénaire ainsi que son mode de pensée sont radicalement différents des réactions de nos grands-parents. L’homme d’aujourd’hui croule littéra lement sous un flot d’informations qu’il veut non seule ment intégrer, mais aussi partager. De fait, la forme même de la communication est modelée par ce besoin d’avoir tout et de donner tout en peu de temps. La syntaxe autant que la sémantique, voire l’orthographe sont bouleversées au grand dam des puristes qui répètent à l’envi que les richesses de la langue sont bradées.
La consommation au temps du numérique repose sur des moyens virtuels inconcevables il y a quelques décennies encore et qui, pourtant, montrent aujourd’hui leur puis sance et leur efficacité pour satisfaire le client en un rien de temps. La transformation digitale est cette technique de travail qui exploite les nouvelles technologies pour augmenter la performance. Le maître-mot reste ici l’effi
cience pour se démarquer des concurrents qui appliquent les mêmes méthodes.
Ajouter aux idées précédemment développées la place prépondérante du client dont il faut faire la priorité pour réussir la transformation digitale. L’entreprise est à l’écoute du client, devance ses besoins et utilise tous les outils numériques à sa disposition pour traquer les désirs, même cachés, du client ainsi que le chemin par lequel il est passé dans sa fonction de consommateur.
Comme tout projet aspirant à la réussite, la transforma tion digitale doit avoir son concepteur et son pilote. Ain si, le rôle décisif revient au capitaine d’industrie à qui in combe la tâche de mener son entreprise d’une situation
de départ jugée désormais non satisfaisante à une situa tion d’arrivée nettement améliorée ; et ce, en maximisant tous les atouts numériques dont dispose l’entreprise.
« La transformation digitale est le voyage d’une entre prise, à partir d’où elle se trouve vers ce qu’elle aspire à devenir numériquement. »
Il y a, pourtant, certaines conditions importantes dont il faut tenir compte et qu’il faut ajouter pour compléter la définition de transformation digitale. En effet, il ne peut y avoir de transformation digitale que si trois composantes sont maîtrisées par l’entreprise.
La première est la notion de temps, le temps qu’il faut réduire le plus possible pour répondre aux exigences du
client. Un site qui fait attendre un internaute au-delà d’un temps qu’il juge acceptable a bien moins de chances de s’imposer sur le marché que ses concurrents plus rapides. Aussi, la livraison du bien – virtuel ou physique – doit-elle être dans des créneaux de temps satisfaisants aux yeux du client.
La deuxième composante à bien gérer dans la transfor mation digitale est l’espace. Grâce aux nouvelles techno logies, la vitesse de la lumière fait fi des distances géogra phiques de sorte que les millions d’utilisateurs d’internet
de par le monde ont accès en même temps à une infor mation donnée. C’est l’avantage des données en temps réel qui fait dire à certains que la planète terre est un « village ». L’autre aspect déterminant de cette deuxième composante est que l’utilisateur de l’outil informatique peut y avoir recours tout en étant mobile, de sorte qu’il est toujours fonctionnel à quelque lieu qu’il se trouve. Cet utilisateur est un client potentiel dès lors qu’une connexion existe.
La troisième composante est l’accès au plus grand nombre possible. Une information est vue, lue et/ou entendue par une multitude de clients potentiels. C’est ce à quoi l’en treprise doit tendre pour réaliser sa transformation digi tale. L’impact d’une information distribuée à des millions d’utilisateurs d’appareils connectés est bien plus significa tif qu’une affiche qu’on appose dans des endroits réputés très fréquentés.
La définition donnée par Wikipédia embrasse et complète ce qui vient d’être exposé. « La transformation digitale se réfère aux changements liés à la mise en œuvre des tech nologies digitales dans tous les aspects de la société ». Il n’est, en effet, aucun secteur ni aucun aspect de la vie de l’homme d’aujourd’hui qui ne soit concerné par la révo lution numérique. Son état civil, ses soins médicaux, son cursus scolaire autant que ses achats (pour ne citer que cela) sont traités par des outils numériques.
Pourtant, il ne faut pas croire que la transformation digi tale se résume à la possession par un organisme ou une entreprise d’un site web ou d’une page sur des réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter, par exemple. Il faut surtout que les ressources numériques en sa possession soient utilisées dans le but de développer davantage le business, par exemple, en cherchant de nouveaux clients, offrir à ceux-ci une nouvelle expérience. La transformation digitale sous-entend la maîtrise des innovations technolo
giques afin de connaître les exigences du marché dans ses moindres détails. L’entreprise qui y arrive devient alors, de ce fait, plus efficace, plus performante et plus rentable.
La plus grande circonspection est de mise quand on bas cule vers la transformation digitale ainsi que l’enseigne Je remy Hornung : « Il ne s’agit donc pas de « muter » en se digitalisant une fois pour toutes : l’enjeu est bel et bien de rejoindre le XXIème siècle et de maintenir, tant que pos sible, l’organisation à l’état de l’art, en restant attentif aux évolutions des outils et des usages (veille technologique),
et suffisamment réactif pour les adopter rapidement si nécessaire ». Il y a l’idée de temps opportun, c’est-à-dire la prise de bonnes décisions au bon moment.
Il ne faut cependant pas tomber dans les idées fausses vé hiculées par des mots utilisés comme leitmotiv et qui, au final, ajoutent à la confusion, avec le mélange des termes techniques, des mots d’ordre stratégiques et des direc tives managériales. Il faut comprendre que la transforma tion digitale est le souci de booster la valeur ajoutée des biens virtuels ou des biens physiques produits par l’en treprise par l’augmentation de la valeur de l’information. Par ailleurs, la transformation digitale ne peut se faire sans les acteurs essentiels qui la mettront en œuvre, à sa voir, les entités concernées, telles que les départements de production et le personnel, par exemple. Ce dernier devra être formé au numérique afin qu’il n’y ait pas de digital gap entre les objectifs de l’entreprise et les com pétences numériques des employés. De ce fait, la trans formation digitale doit s’opérer parallèlement au niveau de trois composantes, à savoir, le matériel technologique, l’effectif humain et les agencements organisationnels. En un mot, l’environnement de travail doit être pris dans son ensemble pour éviter les dysfonctionnements et autres décalages déjà mentionnés plus haut.
La transformation digitale implique la conformité des actions à entreprendre par les différents niveaux d’exé cution aux directives de la hiérarchie. C’est le principe du top down. Les instances dirigeantes ont le tableau de bord de l’entreprise et elles ont ainsi une vue d’ensemble des différentes opérations en ordre chronologique et en en ordre de priorité. La ligne politique élaborée est le ré
sultat de cogitations des instances de décision qui défi nissent la stratégie pour une période donnée. Mais la co hérence des actions ne peut être véritablement définie que par ceux-là mêmes qui en feront l’implémentation. Immanquablement, des ajustements et des améliora tions sont proposés. De fait, une transformation digitale qui veut réussir inclut aussi le principe du bottom-up car une telle approche permet de renouer de vraie col laboration dans la mesure où des échanges se font. La communication est effective, car aux instructions de la hiérarchie répliquent les feedbacks des collaborateurs.
Pourquoi parler de transforma tion digitale ?
L’histoire est jalonnée de faits marquants qui ont chan gé la face du monde. Il est vrai que ces faits marquants ont d’abord apporté leur lot de bouleversements avant que la vie ne s’adapte aux divers changements définitifs qui en ont découlé. Le cas de la transformation digitale n’échappe pas à la règle. La révolution numérique est une évidence. Même les contrées les plus reculées des pays économiquement en retard connaissent, à des degrés di
vers, les retombées de cette révolution numérique. Avec
le concept de mondialisation, aucune partie de la planète n’est plus dans l’ignorance du pouvoir du numérique.
C’est la raison pour laquelle, se mettre au diapason avec les nouvelles pratiques est une nécessité pour tous ceux qui ne veulent pas être à la traîne. Comme on n’arrête pas le progrès, vouloir se réfugier dans le mode de pensée et le mode d’agir d’antan n’est rien moins que du suicide. Aussi, la transformation digitale est-elle, pour bon nombre d’entreprises, une question de survie. Aussi bien avant que maintenant, le business est une course et la concur rence est rude. Mettre tous les atouts de son côté est une sage précaution et l’atout majeur dont il faut s’approprier en premier lieu est la maîtrise de l’outil numérique car, ici comme ailleurs, « qui détient l’information détient le pou voir ». L’information qu’il faut savoir collecter et interpré
ter est contenue dans le Big Data. Cette ressource est au jourd’hui au centre des travaux d’analyse et de projection du marché des entreprises qui veulent rester au courant des goûts et des réactions des clients. Il va sans dire que l’étude de ces montagnes de données n’est pas à la portée du premier venu. La transformation digitale requiert une organisation des résultats de ces données et leur mise à disposition de l’entreprise aux fins d’exploitation.
Les opportunités de la transfor mation digitale
De par ce qui vient d’être exposé, la transformation di gitale n’est pas seulement une étape souhaitée, elle est aussi inévitable. Diverses considérations concourent à fa ciliter sa mise en œuvre. Il y a d’abord le fait que les inno vations n’ont pratiquement aucune limite. De nouvelles inventions voient le jour à longueur d’année. Ainsi, l’utili sateur des nouvelles technologies n’a pas vraiment besoin de maîtriser les connaissances antérieures pour pouvoir manipuler ou travailler sur les appareils de dernière gé nération. Il lui suffit de se mettre au courant de ce qui est, sans forcément chercher à comprendre comment la tech nologie en est arrivée là. Si dans la forme, il semble y avoir matière à réflexion sur le caractère éphémère des avan tages à miser sur l’exploitation du numérique – à l’image de certaines sociétés Start up – il faut reconnaître que les nouvelles technologies sont vecteurs de progrès social et de progrès durable. L’intelligence artificielle dont il a été question plus haut permet de faire accomplir des tâches
des suppressions d’emplois. Il est extrêmement difficile de faire admettre l’évidence et le bien fondé des calculs économiques aux victimes, d’où les réticences aux vel léités de transformation digitale car le risque de mauvais numéro tiré est réel.
Le conflit des générations est un autre problème qui ne facilite pas la transition vers la transformation digitale. D’une manière générale, la jeunesse a pour caractère dominant d’être fougueuse. Dans l’impatience de ré
aliser le tremplin vers le futur, cette digital native veut parfois brûler les étapes et semble n’avoir aucune consi dération pour les valeurs du passé. La sempiternelle polémique dresse les aînés considérés comme des has been et la relève critiquée comme des rentre-dedans dont l’arrogance n’est pas le moindre défaut. Concilier les deux formes de tendance équivaut parfois à marier deux visions incompatibles.
La défiance vis-à-vis de la transformation digitale s’ex plique aussi par des considérations d’ordre éthique. La course vers l’intégration du numérique a montré ses ef fets pervers qui ont prouvé leurs capacités de nuisances. Plus d’un utilisateur d’Internet ont vécu les désagréments d’une boîte envahie par des mails parfois intempestifs venant d’expéditeurs inconnus qui prennent plaisir à har celer. Plus grave encore, quand les hackers s’amusent à modifier à distance l’algorithme d’un programme écrit pour une action donnée, soit pour en détourner un profit, soit pour en entraîner le dysfonctionnement, le commun des internautes en arrive à souhaiter le retour vers des époques antérieures. Ce ne sont que deux exemples de la prolifique cybercriminalité. Sur une autre échelle, avec les menaces constantes des terroristes, les pouvoirs éta tiques ont mis en place des systèmes de surveillance et d’espionnage qui portent atteinte à la liberté individuelle. Quand votre Smartphone est piraté pour que certains or ganismes puissent vous suivre à la trace grâce à la géolo calisation et vous mettre sur écoute, les prouesses numé riques vous semblent plutôt malsaines que bénéfiques. Même si l’explication officielle insiste sur le caractère sécuritaire de ces dispositifs, il n’en reste pas moins que l’Etat est enclin à exercer un scandaleux contrôle social.
Il y a, enfin, le cas des dispositions d’avant-garde comme agencées par Chip & Skin qui implante sous la peau des collaborateurs des puces à la manière de celles embar quées sur les bêtes dont on étudie les comportements.
La place de l’homme dans la transformation digitale
L’idée fondamentale dont il convient de ne jamais se dé faire est que l’homme est la base et la finalité de la trans formation digitale. Faire primer la technologie au risque d’asservir l’homme est l’erreur dans laquelle il ne faudrait jamais verser. Rabelais, en son temps, avait déjà mis en garde que « science sans conscience n’est que ruine de
l’âme ». La ruine de l’homme ne saurait être évitée si le mode d’agir de certains psychopathes venait à se vulga riser.
Les réticences à la mise en œuvre de la transformation digitale trouvent également leur origine dans la peur de l’homme d’être rétrogradé, voire définitivement écarté par les nouvelles technologies. Les enseignements an
tiques sur les rapports maitre-esclave refont alors sur face, car la question est de savoir si les nouvelles techno logies étaient au service de l’homme ou l’inverse. Certains ont déjà statué en affirmant que l’homme joue l’appren ti sorcier en déchaînant les forces du numérique. Ainsi, Jacques Ellul écrit : « l’homme moderne s’évertue à croire qu’il dirige et contrôle un processus qui, en définitive, le submerge et le contraint à se plier à ses exigences ».
La transformation digitale se traduit par des interactions homme-machine et quand bien même les modèles éco nomiques et les outils numériques seraient sophistiqués, l’homme reste l’élément essentiel du système. Même si la machine peut s’occuper de façon automatique et conti nue de certains secteurs de la chaîne économique, il fau dra toujours avoir recours à l’homme pour réaliser cer tains travaux à des horaires fixes dans des locaux faits de matières et non pas virtuels. Il faut seulement s’attendre à ce que la transformation digitale ait des impacts sur les habitudes du travailleur. En effet, avec l’introduction de nouveaux outils, de nouvelles relations se tissent et de nouvelles formes de travail apparaissent à l’exemple du home office. Par certains aspects, on pourrait croire que les formes du travail de nos jours ne sont que la version moderne du Domestic System de la période pré-indus trielle. La différence fondamentale est que le matériel s’est standardisé pour produire à une vitesse qui explique un développement économique toujours plus important.
Comment réussir sa transforma tion digitale
Comme il faut se faire à l’idée que la transformation digi tale est une nécessité, il faut de ce fait reconnaître, mais non point dramatiser les problèmes apportés par le pas
sage au numérique. La sécurité des données est, sans au cun doute, un exemple de souci majeur. Sans devoir bais ser les bras devant ces désagréments qu’on peut, somme toute, résoudre si on engage l’effort nécessaire, il faut re connaître que la transformation digitale apporte aussi et surtout une ouverture et un décloisonnement au sein de l’entreprise.
Pour asseoir des bases solides au projet de transformation digitale, on doit penser loin dans la mesure où on touche à l’identité de l’entreprise en enclenchant la modifica tion de la culture d’entreprise.Les éléments de réussite restent la patience et la ténacité, car preuve en a toujours
qui, pour une raison ou pour une autre, ne conviennent pas ou qui sont impossibles pour un humain de réaliser.
La miniaturisation fait gagner en maniabilité et donc fait apparaitre le caractère encombrant des outils qu’elle a remplacés. Or, le besoin de se débarrasser de tout ce qui peut faire entrave à la marche de l’entreprise s’inscrit dans le processus de la transformation digitale. Celle-ci ne devrait pourtant pas signifier qu’il faut faire table rase des infrastructures, des matériels et des techniques du passé.
On pourrait croire que les pays dits en voie de développe ment, africains, asiatiques et latino-américains sont plus enclins et plus proches de la transformation digitale que ceux qu’on qualifie de développés. Comme dans ces pays du « Sud », tout est à faire, la transition vers ce nouveau mode d’exploitation économique ne requiert pas autant de sacrifices que dans le « Nord » où les anciennes pra
tiques ont été héritées de la révolution industrielle des siècles passés. Les pays du « Sud » n’ont pas connu ni réa lisé la révolution industrielle, mais, du fait de la mondiali sation, ils vivent les bienfaits de la révolution numérique. En prenant, pour ainsi dire, le train en marche, ils brûlent des étapes et se mettent eux aussi dans la case départ vers la transformation digitale. Par la force des choses, ils sont pratiquement des digitales natives. Dans ces pays, le poids des traditions constitue un avantage certain dans la mesure où malgré la prédominance de la technologie, les valeurs humaines restent vivaces ; ce qui devrait donner une dimension particulière à la course à la transformation digitale avec le « Nord ».
Les contraintes de la transfoma tion digitale
Il est vrai que l’implémentation de la transformation di gitale ne peut se faire sans que certaines conditions ne soient remplies. Dans l’exemple des pays du « Sud » que nous avons évoqué, le problème principal est la carence d’infrastructures numériques. De ce fait, la dépendance vis-à-vis des pays avancés est pesante. A preuve, le recours au service des technologies numériques est autrement plus onéreux dans ces pays où les moyens financiers ne permettent que des investissements limités. La connexion à Internet revient encore trop cher en rapport avec le pouvoir d’achat de l’utilisateur. Les Fournisseurs d’accès à Internet ont beaux proposés des tarifs minima pour vulgariser la connexion, la barre est toujours trop haute pour le commun des clients qui consacrent l’essentiel de ses dépenses dans les communications téléphoniques. Celles-ci sont d’ailleurs réduites au strict minimum pour ne pas grever les minces réserves en crédit.
L’effort de transformation digitale est, de ce fait, un exer cice périlleux de mobilisation des ressources avec des moyens qui ne peuvent couvrir les frais qu’avec le recours au système D. Si, dans ces pays encore dépendants, l’al phabétisation a fait de grands bonds depuis leur acces
sion à l’indépendance, force est de reconnaître que le sys tème éducatif est dans la plupart des cas déconnecté des besoins réels. Le profil de sortie des jeunes scolarisés ne convient ni aux exigences du développement du pays ni aux impératifs de l’économie mondiale.
Dans les pays avancés où la transformation digitale est déjà entamée, le problème réside dans la culture même de l’entreprise où les disparités en termes de niveau de connaissance sur les nouvelles technologies sont très grandes. C’est ce cloisonnement des aptitudes qui consti
tue l’un des principaux obstacles à la mise en œuvre de la transformation digitale. Les non-initiés se sentent à l’écart et le mouvement de la transformation risque de se faire sans eux. Ceux qui savent planent dans leurs idées inno
vantes et pensent agir au nom et dans l’intérêt de tous. L’incompréhension générée par le manque de communi cation limite alors les chances de succès de la transfor mation digitale de l’entreprise. Cette incompréhension est souvent réciproque entre les dirigeants, associés à un noyau dur, et l’ensemble des cadres et des employés qui sont mal informés. Ainsi, la transformation digitale de l’entreprise bute sur le non-engagement des managers et des collaborateurs qui, pourtant, devraient être le moteur du changement. L’apparente passivité des forces vives s’explique par le fait que le plan a omis d’introduire des motivations comme mesures d’accompagnement du pro jet de modernisation. Dans beaucoup de cas, l’instance des middle managers est ignorée alors même qu’elle est la charnière qui transmet la force du mouvement initié par les dirigeants vers l’ensemble des employés.
A ceci s’ajoutent des effets qui pourraient être comparés à des dommages collatéraux. La restructuration amenée par la transformation digitale entraîne inévitablement
été faite que la mentalité est la plus difficile à changer. Or, il faut comprendre que réussir la transformation digitale, c’est adopter dans la mesure du convenable le principe du ‘Digital first’. Il faudrait commencer la transformation en mettant en place de petits projets plutôt que de grands projets trop ambitieux qui risquent de vite s’essouffler.
Ces petits projets devront apporter l’évolution pas à pas vers une situation où l’entreprise parvient à vivre les pro grès apportés par le numérique. L’entreprise doit, au final, pouvoir intégrer le numérique dans toutes ses activités et tous ses services.
Pour faire admettre le vent du changement aux collabora teurs et pour les faire participer, il faudrait leur dispenser des formations pour leur faire acquérir les connaissances sur les évolutions technologiques. Il faut en permanence réaliser la formation du personnel aux nouveaux usages des nouvelles technologies. De ce fait, l’appropriation de la culture numérique est plus aisée. Pour ce faire, l’entre
prise doit identifier les collaborateurs qui seront appelés à être les moteurs du changement de sorte qu’elle puisse compter sur ces relais pour transmettre les messages de communication et les directives pour la transition numé
rique. On pourra ainsi résoudre le problème du cloisonne ment, car l’information est mieux partagée pour encoura ger le dynamisme et une collaboration plus efficace entre le manager initiateur des changements et les collabora teurs en relation avec le client.
L’entreprise doit s’accommoder des changements appor tés par les technologies numériques avec leurs consé quences sur le plan économique et social. Aussi, doit-elle se convaincre de revoir le business model et tout ce qui faisait la routine auparavant : des circuits de distribution aux services Clients en passant par l’organisation logis tique et bien d’autres rubriques encore. En bref, elle doit s’atteler à la mise en place d’une stratégie adéquate.
Le business model doit désormais pouvoir s’adapter aux fluctuations des comportements des clients qu’il importe de connaître de la façon la plus pointue possible. L’entre prise doit ainsi se tenir constamment prête à s’inspirer des changements du marché pour ajuster l’offre. Il peut arriver que le business model initial soit complètement revu pour en élaborer un nouveau plus adapté. La trans
formation digitale implique que l’entreprise soit flexible pour suivre les rythmes de fluctuations du marché. L’en treprise aura aussi à affiner l’expérience-client. Ce levier important de la transformation digitale consiste, entre autres, à personnaliser le contenu de ce que l’entreprise aura à proposer étant entendu que se mettre en phase avec ce que recherche le client est une priorité. Les moyens adéquats seront affectés au tracking et à la géo
localisation qui en sont les outils indispensables. La col lecte de données est une étape essentielle pour élaborer le plan marketing. Le Big Data est la principale matière première pour améliorer la connaissance-client de sorte
que l’expérience que l’entreprise entretient avec le client soit, elle aussi, améliorée.
Il arrive parfois que les collaborateurs soient prêts pour la transformation digitale mais c’est l’entreprise qui ne suit pas le rythme. Dans bien des cas, les dysfonctionnements de la communication font que les collaborateurs utilisent d’autres canaux pour accéder aux données dont ils ont besoin pour faire leur travail. Ils passent ainsi une trop grande partie de leur temps à la recherche de données qui normalement devraient être mises à leur disposition par l’entreprise au moyen des technologies numériques. Ain si, une des clés de réussite de la transformation digitale est pour l’entreprise de rendre élémentaire la connexion des collaborateurs aux données dont ils ont besoin afin qu’ils puissent augmenter leur productivité. L’entreprise doit ainsi faire l’effort de transférer les principes du mar keting « One to One » à la relation avec les collaborateurs en connectant toutes les données disponibles à chacun d’eux de façon personnalisée.
Les aspects les plus notoires de la transformation digitale
Certaines entreprises ont réussi mieux que d’autres à s’adapter et à se mettre en phase avec le rythme de la transformation digitale. Les retours d’expérience de cer taines sociétés nous renseignent sur les possibilités qui s’offrent à tous ceux qui font l’effort de creuser une idée et d’en gérer la mise en œuvre et son développement.
L’exemple de Facebook
Une entreprise comme Facebook a su répondre aux at tentes des utilisateurs d’Internet dans leurs besoins de communiquer et de partager leurs informations. Comme Facebook a réussi à rester sur la même longueur d’ondes que le public internaute, son succès ne cesse de croître, à preuve le milliard d’utilisateurs qu’elle compte au jourd’hui avec plus de 96 langues disponibles sur son site.
En fait, l’idée n’est pas nouvelle. Le besoin de commu niquer a toujours occupé une des premières places des priorités humaines. Mark Zuckerberg, Eduardo Saverin, Dustin Moskovitz et Chris Hughes, les créateurs de Face book ont trouvé le bon filon et ont su exploiter, mieux que beaucoup d’autres, les moyens technologiques existants pour générer des bénéfices en jonglant avec des biens virtuels. Facebook n’est pourtant pas l’initiateur des ré seaux sociaux. Bien d’autres sociétés ont déjà exploité cette voie. Ainsi, Facebook n’a pas créé la solution, elle n’a fait que suivre ce qui a déjà existé. En d’autres termes, ce leader ne s’est pas attardé à réinventer la roue, il a su suivre les tendances dont il s’est tenu informé alors même que les études de marché n’étaient pas forcément faites
Répartition des utilisateurs de Facebook suivant leur âge en 2011 (Wikipédia)
par lui. Sur ce réseau social, les utilisateurs entrent leurs informations personnelles et interagissent avec d’autres « amis » partout dans le monde. Les utilisateurs qui par tagent les mêmes intérêts peuvent entrer en contact ou se constituer des groupes où ils échangent des messages aussi bien que des documents multimédias. A l’aide d’ap plications mises à sa disposition par Facebook, l’utilisateur peut modifier sa page sur laquelle il présente des infor mations, en échange également avec d’autres personnes. Parmi ces applications, il y a la liste de ses « amis », la liste d’amis communs avec d’autres amis. Ses amis lui écrivent des messages sur son « mur ». En plus de cela, la fonction messagerie instantanée permet de savoir quels amis sont en ligne et donc de leur envoyer des messages en temps réel.
Promu au rang de leader, Facebook sait s’y maintenir en innovant continuellement, car rester dans la part majori taire du marché implique qu’on sache fidéliser les clients en leur proposant une valeur élevée. Ainsi, certaines fonc tionnalités sont introduites pour augmenter le confort de l’utilisateur. Celui-ci peut, par exemple, recevoir des notifications sur les événements se passant dans sa ville ou encore de limiter l’apparition sur son fil d’actualité de publications de certains comptes d’amis ciblés. La sophis tication va même jusqu’à l’insertion d’une courte mini vi déo à la place de la photo de profil. Le succès de Facebook s’est renforcé avec son ouverture aux applications tierces. Facebook travaille aussi en partenariat avec Skype, no tamment pour les appels vidéo.
Il semblerait que selon certaines études, Facebook encou ragerait des tendances narcissiques. Dans leur partage d’informations, en effet, certains utilisateurs montrent des signes évidents d’égocentrisme et la tendance au selfie exacerbe ce penchant. Quoi qu’il en soit, il faut re connaître que Facebook suscite une certaine empathie virtuelle dans la mesure où l’utilisateur peut ressentir les émotions d’autrui à travers les messages et les docu ments graphiques. Ses démêlés avec la justice au sujet de
ses pratiques d’évasion fiscale constituent les déboires les plus commentés de Facebook.
L’exemple d’Uber
Uber est une société basée à San Francisco, née à l’initiative de Garrett Camp, TravisKalanick et Oscar Salazar qui ont été, à un moment de leur vie profes sionnelle, confrontés au problème de transport urbain, plus précisément, au problème de trouver un taxi. L’idée leur vint alors d’exploiter les ressources numé riques à leur disposition pour mettre en contact les conducteurs s’occupant du transport et les utilisateurs. Un nom très évocateur, UberCab, – cab signifiant taxi – est alors choisi et le produit est lancé en 2010 à San Francisco (USA).
Très vite l’affaire prend de l’ampleur alors même que le site qui héberge le service est une récupération des infrastructures numériques d’une ancienne entreprise, Uber.com qui a fermé ses portes. Sans avoir un seul véhicule servant de taxi, Uber réalise des chiffres d’af
faires se montant à des dizaines de millions de dollars en connectant les utilisateurs et les chauffeurs dans des dizaines de villes du monde entier. Les applications d’Uber sont commercialisées dans de nombreuses villes du monde, parmi celles-ci le « Trip Tracker », outil destiné à assurer la sécurité des passagers, car il peut suivre en temps réel le trajet d’un proche. Une notifi cation est envoyée au moment où la course commence et quand la personne arrive à destination. Uber a mis au point une telle application après les nombreux cas d’agressions sexuelles rapportées par ses clients. La plus médiatisée est le viol d’une jeune femme par un chauffeur indien à New Dehli. Pour l’application en ser vice en Inde, un bouton d’urgence permettant d’appe
ler la police a été installé au cas où un problème sur viendrait avec le chauffeur.
D’autres applications comme coursier ou livraison de plats à domicile existent déjà et complètent les services de transport en ville. C’est le cas d’UberEATS qui permet
à l’utilisateur de commander des repas dans une centaine de restaurants parisiens.
Les concurrents malheureux n’ont cessé de recourir aux possibilités laissées par la législation pour freiner l’avan cée victorieuse d’UberCab. A l’argument de libre concur rence qu’elle maintient, ses adversaires lui reprochent une concurrence déloyale ; les pouvoirs publics voient même dans les activités d’UberCab un travail dissimulé.
Ses démêlés avec la justice lui valent d’être interdite dans beaucoup de villes et de pays du monde. Pourtant, ses le vées de fonds ont trouvé un bon écho auprès de bailleurs tels que Goldman Sachs, Google Ventures et le groupe Ventures, entre autres, et la société est valorisée à 50 mil liards de dollars en 2015. Ce qui permet à la compagnie d’investir vers de nouveaux marchés. Empêchée dans une ville ou un pays, UberCab se déploie dans d’autres quoique l’opposition des adversaires soit forte. Cette dé ferlante est le résultat de son succès sur le marché. Uber a su rehausser le niveau de qualité de ses services et de ses outils tout en abaissant ses prix.
La voie tracée par Uber a fait plus d’un émule si bien qu’on parle maintenant d’ubérisation. Ce mot désigne, à l’exemple laissé par UberCab, l’utilisation de services per mettant de mettre en contact direct les professionnels et les clients par le biais des nouvelles technologies. Le coût de revient réduit et les formalités allégées expliquent le succès grandissant de ce phénomène qui touche de nom
breuses activités. L’ubérisation est ainsi rendue possible grâce à l’Internet mobile et les Smartphones surtout.
L’exemple d’Airbnb
Brian Chisky et Joe Gebbia ont, quant à eux, levé leur lièvre dans l’hébergement. Sans posséder ni hôtels ni maisons à louer, leur société, Airbnb.com, réalise des af faires en millions de dollars. L’idée est née de la pénurie de chambres d’hôtel, notamment pendant les périodes de haute saison. Airbed and Breakfast était, au début, la mise à disposition des clients de lits gonflables (d’où son nom) et de petit déjeuner chez des particuliers. Airbnb se chargeait alors de mettre en contact les utilisateurs et les propriétaires. Lancé en août 2008, le site Airbe
dandbreakfast.com – qui deviendra Airbnb.com en 2009 – a été financé par la vente de boîtes de céréales à l’effigie de Barack Obama et de celui de John McCain, candidats à la présidence.
Au vu de leur succès, des organismes de financement et des particuliers, parfois de grande renommée comme l’ac teur Ashton Kutcher, contribuent à leurs levées de fonds et très vite, l’extension se confirme. Le pouvoir du numé rique aidant, Airbnb a de loin dépassé les capacités de placement de clients chez des particuliers que les chaînes hôtelières dans leurs établissements. Les chambres dis
ponibles sont listées en fonction de la ville demandée, mais aussi des dates de disponibilité des demandeurs, mais aussi du nombre de voyageurs, en plus du choix de budget dont dispose le client. Certains témoignages de clients rapportent qu’Airbnb peut parfois trouver des chambres partagées à partir de 7€ dans des sites où les loyers peuvent grimper à des centaines d’Euros.
Aibnb semble mener la vie dure à ses concurrents hôte liers, car selon certaines études, rien que pour la ville de New York, Airbnb représente entre 12 et 20% du marché des chambres à louer. Selon ces estimations, les chambres proposées par Airbnb ont un prix inférieur de 80 dollars à celui des hôtels classiques. Pourtant, d’autres versions, comme rapportées dans le site de l’Echo Touristique (lechotouristique.com) affirment que les hôtels et Airbn
bse partagent le marché et semblent se compléter plutôt que se concurrencer, ainsi que le montre le graphique ci après :
Les clients s’accordent à dire que la solution d’héberge ment proposée par Airbnb a un rapport qualité-prix la plupart du temps convenable.
L’exemple d’Amazon
Amazon.com, pour sa part, a creusé plus à fond l’idée de vente en ligne pour se démarquer de la concurrence. De nos jours, cette entreprise comptée parmi les géants du net sous l’appellation de GAFA (Google, Amazon, Face
book, Apple), emploie plus d’une centaine de milliers
de personnes et brasse des millions de dollars chaque année.
Créée par Jeff Bezos en juillet 1994, la société s’est ra mifiée en ouvrant des sites spécifiques dans plus d’une dizaine de pays. A ses débuts, Amazon.com ne s’occupait que de vente de livres. Elle aime, d’ailleurs, à se faire appeler « la plus grande librairie du monde » malgré cer taines critiques acerbes qui lui dénient le statut de librai rie. Pourtant, Jeff Bezos, à la création de son entreprise, voulait la faire apparaître comme la plus grande; c’est pour cela qu’il lui a donné le nom du plus grand fleuve du monde. Son choix pour ce nom qui commence par A répondait également au souci de le faire apparaître dans les premières lignes des moteurs de recherche. Plus tard, Amazon.com s’étend vers la vente de disques CD, des DVD et bien d’autres produits culturels. Dès 1997, Amazon est cotée en bourse et déjà en 1999, la presse spécialisée lui reconnaît d’avoir popularisé le commerce électronique.
Sa stratégie marketing se démarque de celles de beau coup d’autres sociétés de même activité. Elle évite l’af filiation unique et propose des produits en concurrence venant de plusieurs sources. Le but est de servir les clients presque à prix coûtant pour réaliser de plus grands vo lumes de vente. La réputation d’Amazon.com est établie par son souci d’afficher sa neutralité quant à l’information qu’elle donne sur les produits. L’objectif de l’entreprise est de satisfaire le client et cette ambition est exprimée par son logo où on voit une flèche allant de la lettre A à la lettre Z pour dessiner un sourire. Par ailleurs, Amazon. com veut montrer au public qu’il brasse tous les produits dont les noms commencent par la lettre A jusqu’à la lettre Z.
Bizarrement, les produits culturels, quoiqu’ils soient sa spécialité, ne constituent pas la rubrique la plus ren table dans les ventes d’Amazon. En effet, l’année 2004 est celle où les bénéfices ont été réels mais générés sur tout par la vente de matériels. Amazon se diversifie alors en lançant l’Amazon Web Services (AWS), une gamme de services d’infrastructure informatique en exploitant le Cloud computing. Par ailleurs, en 2007, Amazon crée Kindle, un lecteur de livres numériques que l’ordina
teur personnel, l’iPhone et les téléphones Android em barquent aussi.
Profitant d’un secteur porteur, Amazon s’essaie dans la création de Smartphones en lançant le Fire Phone. L’en treprise se lance aujourd’hui dans l’impression 3D. Jeff Be zos estime que Amazon.com a tout à gagner en exploitant ce secteur. Déjà plus d’une centaine d’objets imprimables sont identifiés avec un large éventail de matériaux.
Comme pour beaucoup de sociétés, Amazon veut se dé marquer des concurrents par l’optimisation du temps entre la commande passée par le client et la livraison par la société du produit acheté. L’idée révolutionnaire au jourd’hui initiée par la société est la livraison par drone pour améliorer les questions de conditions et des frais qui doivent mettre Amazon.com aux premiers rangs des entreprises performantes. Les pouvoirs publics affichent encore de la réticence à autoriser le vol des drones pour la livraison. Parallèlement au projet de drone, l’entreprise étudie la rentabilité de livraison par taxi. Amazon loue les services d’un taxi qui livre 10 commandes dans l’heure où celles-ci ont été faites pour répondre au souci de livrer le jour même.
Le souci d’étendre le marché pousse Amazon à signer des partenariats avec certaines universités américaines. Des stores en ligne sont mis en place pour permettre aux étu diants d’acheter à moindres frais les manuels dont ils ont besoin. Cette solution permet, en effet, d’éliminer les frais de livraison que le client classique doit payer en se faisant livrer à domicile.
Attaqué sur différents plans, passant au travers des vicis situdes des affaires, notamment le krach boursier, Jeff Be zos a tenu bon. A l’instar des autres grandes compagnies, ses démêlés avec la justice ont des impacts marquants sur la conduite des affaires, mais plus d’une fois, Amazon s’en est tirée sans trop de mal. Le procès entre Amazon et le Syndicat de la librairie française en 2007 a eu des échos très médiatisés qui témoignent de l’âpreté de la concur rence à laquelle Amazon doit faire face. La critique des conditions de travail imposées par Amazon a également fait couler beaucoup d’encre. La société est accusée de ne pourvoir que des emplois précaires où les cadences de travail sont très dures et les conditions dégradantes.
L’exemple d’Apple
Le parcours de la société Apple, lui aussi, relève de l’extraordinaire. Apple a vu le jour dans un garage en Californie en 1976 à l’initiative de Steve Jobs et Steve Wozniak. A l’origine destinée à fabriquer des ordina
teurs personnels, la société constituée en janvier 1977 s’appelait Apple Computer. Mais avec la diversification de ses produits, le mot computer a été retiré. Apple produit, en effet, aujourd’hui, outre les ordinateurs personnels, les appareils électroniques grand public et des logiciels informatiques. Selon Wikipédia, Apple
emploie 60.400 personnes en 2011 pour un chiffre d’affaires de 170,9 milliards de dollars pour un bénéfice annuel de 37 milliards de dollars en 2013. Il réalise 18 milliards de dollars de profits pour le dernier trimestre de 2014.
La presse spécialisée s’accorde à reconnaître que le de sign des ordinateurs Macintosh les démarque des autres machines des concurrents. Les autres produits Apple sont très connus et prisés par une large frange du public. Aus si, les promotions de lancement de nouvelles moutures constituent-elles des événements fortement médiati sés où les images montrent les longues files d’attente des clients pour acheter le nouveau modèle. La société tient, en effet, à garder une certaine tradition de présen ter presque tous les 6 mois ses nouveautés lors de ses célèbres « keynotes ». L’iPod est un des produits phares d’Apple. Ce baladeur numérique lancé en 2001 s’est rami fié en une large gamme de produits dérivés : iPod mini, iPod shuffle, iPhone. Tous ces iPod évoluent en puissance et en sophistication avec des mises à jour régulières tout en conservant leurs noms ; c’est ce qui explique l’engoue ment du public mentionné plus haut. 275 millions d’iPod sont vendus pour la seule année 2010. C’est de fait le baladeur le plus vendu au monde. Parallèlement à cela, Apple a créé l’iTunes, logiciel de lecture et de gestion de bibliothèque multimédia. Ce logiciel permet d’accéder à l’iTunes Store, magasin de musique en ligne d’Apple où l’utilisateur peut trouver des séries TV, des films, des jeux et des applications. Ce logiciel embarqué sur Mac OS X et Windows permet, également, le transfert de fichiers sur les périphériques d’Apple.
A en croire le magazine Fortune, Apple est devenue à partir de 2011, la plus grande capitalisation boursière avec un montant de 700 milliards de dollars en 2015. Apple devient alors la deuxième entreprise mondiale dans l’industrie du high-tech après Samsung. Pour étendre son marché afin d’assurer sa croissance et dé velopper la recherche de nouvelles technologies, Apple a racheté un certain nombre d’entreprises telles que NeXT, (entreprise de construction d’ordinateurs), P.A Semi (entreprise de microprocesseurs), Siri (applica
tion informatique de commande vocale) et Beats Elec tronics (marque de casques audio et de haut-parleurs).
La société Apple elle aussi est soumise à de nombreuses critiques sur les conditions de travail qu’elle a imposées à ses employés ainsi que sur ses pratiques commerciales pour abaisser les coûts de production. Une grande partie
de ses produits sont, en effet, fabriqués dans des pays où la main d’œuvre est encore bon marché.
L’exemple de Google
Société créée par Larry Page et Sergueï Brin, Google a son siège, le Googleplex à MountainView en Californie. Elle s’est singularisée par son moteur de recherche Google qui détient un véritable monopole malgré l’exis
tence de concurrents tels que Yahoo !, Bing ou Alta Vis ta, entre autres. Se donnant pour mission « d’organi ser l’information à l’échelle mondiale et de la rendre universellement accessible et utile », Google fait partie des « Big Four de l’Internet ». Valant 176 milliards de dollars à Wall Street, selon les chiffres communiqués par Wikipédia, Google est l’une des plus grandes va leurs boursières mondiales, compte 50.000 employés et possède plus de 900 000 serveurs, soit le plus grand parc de serveurs du monde. Toujours selon la même source, Google représente 6,4 % du trafic Internet mondial en 2010. Google offre des logiciels et des ser vices gratuits comme le courriel et le blog sans oublier la photo, la vidéo et la suite bureautique. Google est un des moteurs de recherche qui applique le CPC (coût par clic) pour les annonceurs.
L’étymologie de Google vient de googol qui désigne 10100 (dix à la puissance 100). A l’origine Larry Page et Sergueï Brin nomment le projet BackRub : écriture d’un logiciel qui devait analyser les relations entre les sites web pour marquer la différence avec les concurrents tels que Altavista. Déjà à sa version bêta, le moteur de re cherche traite environ 10.000 requêtes par jour. Très vite le chiffre passe à 500.000 pour dépasser les 3 millions en 1999. Google doit désormais déménager du garage devenu trop petit.
Les réactions des utilisateurs sont positives et le succès de Google est assuré. En 1999, les capitaux propres de Google se montent à 25.000.000 $ après des levées de fonds. Google se développe encore plus en introduisant plus de cent nouvelles langues, ce qui lui ouvre davantage de marchés encore. En juin 2000, Google atteint le chiffre de un milliard de pages web référencées. En 2012, Google répond à 3,5 milliards de requêtes par jour.
Pour maintenir sa domination des marchés et diversifier ses produits, Google a fait l’acquisition de sites tels que
YouTube ou encore le système d’exploitation Android em barqué par les téléphones mobiles et des logiciels comme Picasa. A ceci s’ajoutent des services prisés par une large part des internautes tels que Google Earth, Google Maps et Google Play. Google a racheté plus de 2000 brevets à IBM en plus de MotoralaMobility pour ne plus subir les foudres des concurrents contre l’exploitation d’Android. En 2010, Google annonce la sortie de son téléphone pro
duit par HTC dont un des objectifs est la conquête de l’Internet nomade. Par ailleurs, des accords de partena riat avec d’autres entreprises sont signés, par exemple, Yahoo !.
Google a eu son lot de déboires, notamment avec la solli citation du marché chinois logiquement très porteur, mais qui a terni l’image de la société aux yeux des occidentaux. Par ailleurs, Google est poursuivie en justice pour des affaires de copyright et une partie de l’opinion publique supporte mal ses atteintes à la vie privée avec ses applica tions comme Street View, par exemple.
CREATION D’UNE PETITE ENTRE PRISE
Si telle est l’idée générale que nous pouvons retenir de la transformation digitale, quelle réaction cet exposé suscite-t-il en vous ? Allez-vous sauter le pas pour suivre l’évolution du monde et vous essayer dans la création de Start-up ? En ce début du 3e millénaire où les ou
tils fournis par les nouvelles technologies ne cessent d’évoluer pour devenir de plus en plus puissants, et toujours plus sophistiqués, on est tenté par une am bition tout à fait légitime de créer une entreprise, en profitant de cette période de transformation digitale. Toutefois, entre la velléité et la réalité, un effort consi dérable reste à faire et un minimum d’organisation doit être mis en place afin que le projet de créer une entre prise ne soit pas seulement une lubie passagère, mais un but à atteindre.
Les leçons tirées des entreprises qui ont réussi
A lire l’histoire des anciennes Start-ups qui ont réussi, on ne peut qu’être frappé par le parcours extraordinaire qu’elles ont connu. Le dénominateur commun à toutes ces vedettes est qu’elles sont arrivées au stade où elles sont grâce au travail de leurs dirigeants et leurs créateurs. Il serait enfantin de croire au coup de baguette magique et il est malhonnête de réduire l’explication de leur réus site à la chance. C’est la persévérance et la ténacité, voire même parfois l’obstination de ces personnalités qui ont amené le succès de leurs entreprises. Dans la quasi-totali
té des cas, ces sociétés géantes sont parties d’un modeste local – beaucoup d’entre elles d’un garage – pour ensuite
s’épanouir pour occuper le monde.
Un auteur a écrit que la principale explication de l’échec de beaucoup de Start-ups c’est parce qu’elles ne se lancent pas, c’est-à-dire que beaucoup d’entrepreneurs ne donnent pas une chance à leurs idées. Ceux-ci s’au
tocensurent et tuent ainsi dans l’œuf des initiatives qui auraient pu changer la face du monde. C’est heureuse ment ce que n’ont pas fait ces grands noms qui ont lais sé leur empreinte dans la vie de l’homme moderne. Leur opiniâtreté est le synonyme du courage qu’ils ont montré face aux obstacles qui n’ont pas manqué de se dresser. C’est parce qu’ils ont cru en leur idée qu’ils ont pu cultiver leur conviction. Et c’est ainsi qu’ils n’ont pas fléchi face à l’adversité. Celle-ci est multiforme, aussi bien les conjonc tures socio-économiques ou politiques que ces Start-ups ont vécues, que les attaques des adversaires motivés par la perte du gain ou tout simplement par la jalousie.
Outre le goût du risque, ces hommes se caractérisent par leurs méthodes innovantes et parfois agissent de façon très différente des codes établis et en vigueur dans les entreprises. Les caractères dominants sont l’âpreté au travail et la recherche de résultat. Le complexe de Pro
méthée les guide beaucoup plus que le commun des hommes et la réussite n’est pour eux qu’une étape où commence un nouveau défi. Pourtant, malgré une ascen sion vers des sphères inimaginables pour le commun des hommes, beaucoup de ces icônes de la réussite savent rester humbles en expliquant leur succès surtout par la combinaison de circonstances heureuses dont ils ont pro
fité.
Depuis la percée de la société Hewlett-Packard jusqu’à au jourd’hui, les Start-ups ont montré leur capacité illimitée d’innovations aussi bien dans les biens qu’ils produisent que dans leurs méthodes de travail. Parmi les leçons qu’elles ont données, nous retiendrons surtout que l’éli mination des facteurs de stress amène les gens à réaliser plus de productivité, car l’environnement de travail n’est pas perçu comme négatif. Quand le travailleur est à l’aise, il donne le meilleur de lui-même c’est tant mieux pour l’inventivité. C’est la raison pour laquelle, Google a instau ré sa politique des 20 % du temps de travail que le travail leur peut utiliser à son projet personnel. Les ingénieurs de Google peuvent, en effet, consacrer 20 % de leur temps pour développer un projet qu’ils choisissent librement. La créativité est souvent freinée par la peur d’un échec, et l’ingénieur risque sa place au sein de l’entreprise si son initiative n’a pas donné les résultats qu’il escomptait pour développer une nouvelle idée ou pour concevoir un nou veau produit. Mais si ses recherches se font en dehors du temps qu’il doit à l’entreprise – les 20 % de temps libre – il est beaucoup moins stressé de perdre son travail si son projet échoue. Google y trouve, lui aussi, du profit quand on sait que les jeunes diplômés sont attirés par ces 20 % de temps libre et alors la relève est assurée, mais en plus,
des idées nouvelles arrivent périodiquement par cette jeunesse.
On peut dresser ici une liste non exhaustive des anciennes Start-ups qui ont marqué l’histoire de la technologie de l’époque contemporaine :
qu’elle va exploiter. En un mot, la Start-up est une entre prise pionnière avec tout ce que cet adjectif suppose de découvertes, heureuses ou malheureuses. Le terrain de l’innovation est jonché d’embûches et d’obstacles, mais également d’opportunités nouvelles qui dopent les possi bilités vers une dimension exponentielle.
Noms Créateurs Date Hewlett Packard William Hewlett et David Packard 1939 Intel Andrew S. Grove, Gordon E. Moore, RobertW. Novce 1968 Atari Nolan Bushnell 1972 Microsoft Bill Gates et Paul Allen 1975 Apple Steve Jobs et Steve Wozniak 1976 Yahoo ! David Filo et Jerry Yang 1994 eBay Pierre Omidvar 1995 Google Larry Page et Sergueï Brin 1998 Facebook Mark Zuckerberg, Eduardo Saverin, Dustin Moskovitz et Chris Hughes 2004 Twitter Jack Dorsey, Biz Stone et Evan Williams 2006 Evernote StepanPachikov 2008
Que faut-il comprendre par Start-up ?
Une Start-up est une entreprise qui démarre si l’on s’en tient au sens du mot anglais ‘start’. D’une manière géné rale, son fondateur s’identifie à elle, car elle est le fruit d’une intuition qui lui tient à cœur et à partir de laquelle il a fondé son entreprise. A noter que ce fondateur peut être pluriel, car dans beaucoup de cas, ce sont des indi vidus qui partagent la même conviction qui montent l’af faire. Mais le mot anglais ‘up’ désigne aussi un mouve ment vers le haut. Ainsi, la Start-up est une entreprise qui débute, mais dont la vocation est de s’élever en prenant des risques que les entreprises classiques ne prendraient pas. C’est bien là le caractère dominant des Start-ups, leurs idées et leurs placements financiers relèvent, toutes proportions gardées, d’une mise sur un cheval qu’elles pronostiquent gagnant. En effet, l’incertitude est grande quant à parler du succès de l’idée qui motive la création de l’entreprise. Mais c’est la conviction qui les pousse à prendre ces risques. Souvent, c’est la capacité de résis tance face à ces risques qui explique le succès de l’idée donc de la Start-up.
Ainsi, au professionnalisme et à l’attitude cartésienne des entreprises classiques s’oppose la cohésion d’une équipe autour d’un projet auquel elle croit et qu’elle est prête à défendre quelles que soient les difficultés. Mais le risque d’échec est de loin supérieur à celui des entreprises clas
siques, d’abord à cause de la petite taille de la Start-up. Ensuite, elle n’est généralement pas encore structurée et son organisation n’est pas encore bien en place. Comme son offre relève de l’innovation, elle n’est pas encore en mesure de définir toutes les composantes du marché
La Start-up se définit surtout par certaines caractéris tiques, dont la recherche de forte croissance. C’est, pour ainsi dire, l’essence même de la Start-up. C’est ce qui la dé marque d’une entreprise traditionnelle dont le dévelop pement suit un parcours ascendant progressif et presque sans heurts. Le propre d’une Start-up est justement ce démarrage en trombe qui la propulse sur le marché et la transforme en PME et parfois tout de suite en géant.
Le deuxième facteur déterminant est l’intégration de nou velles technologies dans son mode d’exploitation. Son fonctionnement repose sur le recours massif aux outils numériques. Chez la Start-up, la transformation digitale est déjà consumée. Tout son système repose sur le numé rique, aussi bien son matériel de travail que les différentes études et analyses du marché, mais aussi son expérience client. Ainsi qu’on l’a vu dans les exemples des Start-ups mentionnés plus haut, il n’est pas nécessaire que l’en treprise ait un stock de matières ou du matériel de pro duction pour vendre. Airbnb loue des chambres de par le monde sans en posséder une seule ; UberCab empoche des frais de transport sans posséder une seule compa gnie, juste en assurant la connexion entre les clients et les prestataires.
La troisième caractéristique est le besoin de financement hors-norme, car massif. Seuls les organismes aguerris aux réalités de Start-up s’y risquent. Les banques, les orga nismes de financement traditionnels ou les circuits des finances publiques ne se hasardent pas dans de telles opérations. Le facteur de risque est très grand et l’inno vation reste une équation à plusieurs inconnues. Mais le mode de fonctionnement qui définit le mieux la Start-up
est l’esprit d’équipe et le comportement réactif dès qu’un stimulus quelconque apparaît et c’est sur cette capacité que les investisseurs misent pour rentabiliser leurs place ments tout en aidant la Start-up.
Il arrive que la Start-up soit remarquée par une grande entreprise et qu’une collaboration se tisse entre elles. Les deux entités peuvent en retirer, chacune de son côté, les bénéfices de cette collaboration en ce sens que la Start-up y trouve le moyen d’accélérer son développement tandis que la grande entreprise intègre une nouvelle technolo gie innovante. Les cas de collaboration ne débouchent pas forcément sur une situation désavantageuse pour la Start-up en ce sens qu’elle finit phagocytée par la grande entreprise. Des situations gagnant-gagnant sont possibles et existent aussi bien dans un cadre de relation financière que dans celui de relation commerciale.
De tout ce qui vient d’être exposé, on retiendra que si on veut mettre sur pied une Start-up, il faut avoir à l’esprit que seules les idées nouvelles sont porteuses. Et l’idée qu’il faut transformer en produit vendable doit pouvoir être exploitée pour un grand marché.
Mettre le projet en forme
Quand vous décidez de vous y mettre et que la création d’une Start-up vous tente, vous devez planifier toute une série d’actions dont la cohérence assurera la réussite du projet. Une solide préparation s’impose et pour ce faire, certaines questions doivent être posées et auxquelles il faut apporter des réponses pour bien cadrer le projet. Les anglophones nous ont appris à mémoriser ces questions en posant les 5 W :
• What : Quel est le projet que nous voulons mettre sur pied. En quoi consiste-t-il ? Dans quel do maine voulons-nous travailler ?
• Where : Où voulons-nous implanter ce projet ?
• Who : Qui va élaborer ce projet ? Qui le mettra en œuvre ? Qui est la cible de ce projet ?
• When : Quand pensons-nous pouvoir débuter ce projet ? Quelle est sa durée ?
• How : Comment allons-nous faire pour donner vie à ce projet ? Quels sont les moyens que nous pouvons imaginer pour soutenir ce projet ?
Pourquoi toute entreprise n’est pas for cément une Start-up
Tout le monde n’a pas les qualités qu’ont montrées les créateurs de Start-up. En fait, le commun des entrepre
neurs en herbe ne trouve pas la force et les moyens né cessaires pour surmonter les différents obstacles qui ja lonnent le chemin vers la création d’entreprises. Les freins à la création de Start-up sont divers.
D’abord, il faut beaucoup trop de temps pour créer une entreprise. Il est pratiquement impossible de combiner le travail, la famille et la création d’entreprise. La famille n’a déjà plus sa place dans la vie du salarié accaparé en temps et en énergie par son travail, s’il faut encore ajouter l’ef
fort à consacrer au montage de l’entreprise, l’apprenti entrepreneur aura vite fait de démissionner. Quand bien même il s’obstinerait à vouloir continuer, les procédures administratives trop lourdes lui seront un autre obstacle de taille. Les tracasseries administratives trop longues re
butent tous ceux dont la patience n’est pas la première qualité. Ajouté à cela, le problème de financement du projet se pose, car la demande de prêt de l’entrepreneur ne correspond généralement pas aux conditions d’inter
vention des banques. S’il veut malgré tout continuer, c’est vers la levée de fonds qu’il devrait se tourner.
Les problèmes précédemment mentionnés viennent s’ajouter à ceux que l’entrepreneur intériorise déjà et qui le freinent davantage. Il arrive que l’entrepreneur tienne absolument à monter une affaire, mais l’idée à mettre en œuvre lui fait défaut. Le projet reste ainsi au stade de vel
léité. Mais si vraiment il voulait persister dans son idée, c’est d’un coach qu’il aurait besoin pour l’aider à mettre en forme un projet. Ce programme ne pourra alors que rendre sceptique quand on sait que la Start-up com
mence par une idée nouvelle. Si c’est l’idée elle-même qui manque, il semble plutôt difficile que l’entrepreneur en herbe croie à son projet.
Certaines personnalités éprouvent de l’inconfort à être seul pour tout faire et assumer tous les problèmes. Il faut se mettre en tête que la Start-up se monte à force de tra vail, qui plus est, de travail acharné, car elle évolue dans un environnement de concurrence très forte. Les grosses heures de travail sont le lot de ceux qui aspirent à la réus site. Pourtant, si cette solitude face au travail pose vrai ment problème, la solution la plus simple est de trouver un ou des associés pour partager les charges de la respon sabilité et le travail ; et par voie de fait, les bénéfices.
Le travail en amont pour préparer la création de l’entreprise
La première des choses à faire et c’est l’opération, en prin cipe, la moins onéreuse est d’aller à la rencontre des gens. Parler le plus possible de votre projet vous permettra non seulement de maîtriser votre idée de projet, mais aussi et surtout de recueillir les feedbacks de ceux que vous allez rencontrer. Les personnes de votre entourage devront lo giquement être vos premiers interlocuteurs. Parler à cœur ouvert à ceux avec qui on partage une affinité ouvre bien des horizons. Certains détails que vous avez tendance à
négliger peuvent être relevés par ces personnes qui vous côtoient. Ce n’est qu’après ce cercle des intimes que vous devez chercher à nouer des contacts extérieurs. Ils ne se ront pas tous accueillants, certains seront foncièrement désagréables, mais ces démarches devraient pouvoir vous forger une personnalité aguerrie aux négociations. Quand vous tombez sur quelqu’un qui vous écoute, n’abusez pas de son temps et soyez le plus concis possible. Votre inter
locuteur vous soutiendra s’il est convaincu par la nature de votre projet, ses ambitions et son état d’avancement. Il faut aussi veiller à ne pas se tromper d’interlocuteur, c’est-à-dire ne pas proposer l’idée à quelqu’un dont le domaine d’intervention ne cadre pas du tout avec votre idée. Vous gaspilleriez son temps et le vôtre.
Comme vous vous attendez à ce que l’une au moins des personnes que vous avez rencontrées vous demande de lui présenter votre projet, il y a lieu de préparer au mieux le discours que vous allez tenir. Au besoin, répétez devant un miroir pour arranger tous les détails qui vous semblent importants. Il n’est pas absurde d’utiliser un chronomètre pendant vos répétitions. Vous avez l’obligation d’être concis et exposer votre idée en un temps déterminé à l’avance. Par ailleurs, il faudra apprendre à s’adapter en fonction de l’interlocuteur et ne pas l’embarrasser avec un jargon trop technique de votre domaine. Il faut tou jours essayer d’expliquer avec des termes simples des no tions dont il faut parler, mais qui présentent parfois des aspects techniques pointus. D’un autre côté, il faudra sa
voir maîtriser le sens des mots techniques que les profes sionnels de la finance utilisent parce qu’il peut arriver que la personne en face de vous vous pose des questions qui emploient une terminologie consacrée. Il y a lieu de lister les questions épineuses que vos interlocuteurs pourraient être amenés à poser et de se préparer à l’avance pour la réponse à donner. Vous donnerez l’impression de maîtri
ser votre sujet.
Le travail de préparation passe aussi par l’étude du marché qui est une étape essentielle pour donner vie au projet. L’idée quoique originale doit tenir compte de l’environ nement dans lequel elle sera exploitée. Ainsi, il convient de bien connaître les tendances du marché de sorte que vous puissiez décider de l’opportunité ou non de lancer l’affaire. C’est à ce stade qu’on teste le marché. Diffé
rentes méthodes sont possibles pour ce faire. On peut, par exemple, développer un prototype et le tester au près du client. Il s’agit ici, non pas encore de fonctionner comme une entreprise, mais de s’assurer que certaines personnes peuvent devenir clientes du produit que vous proposez. Pour ce faire, le travail sur le terrain est impor tant, c’est-à-dire faire le test dans une rue, un établisse ment, un quartier, etc. Il va sans dire que l’investissement en temps est ici très important. Solliciter l’attention des personnes qui sont des clients en puissance est un exer cice répétitif dont l’issue n’est pas acquise d’avance et qui, pourtant, épuise physiquement et mentalement. La règle du premier client doit, en effet, être tout le temps respectée : redire à la personne suivante tout ce qu’on a déjà dit à la personne précédente. Un indice qui pourrait
vous renseigner quant à la pertinence de votre produit est de publier votre numéro de téléphone avec le produit en question. Si vraiment personne n’appelle, c’est que personne n’est intéressé, là où vous avez fait le test. Si après divers essais, le test n’est toujours pas concluant, il est alors temps de se remettre en cause ou alors opérer certains ajustements et surtout se dire que même si l’idée est géniale, les juges suprêmes sont les consommateurs. Si le client s’en détourne, vous n’en tirerez pas de profit.
La création d’entreprise même individuelle n’est géné ralement plus à la portée d’un seul individu. Aussi est-il indispensable pour vous de vous trouver un ou des colla borateurs qui seront vos associés et qui vous seront com plémentaires sinon en compétences du moins en carac tère. Pour créer la dynamique, il faut, en effet, que des tendances contraires apparaissent. Psychologiquement, c’est confortable d’avoir les mêmes idées et de penser la même chose. Mais pour faire avancer les choses, les avis contraires ne sont pas forcément mauvais. C’est dans la recherche de l’équilibre entre les idées dominantes et les contre-propositions que l’équipe trouvera sa voie. Une équipe forte est celle qui compte divers caractères qui arrivent à travailler ensemble. Outre l’avantage que l’on retire de la pluralité de personnalités, il faut savoir que les investisseurs ne misent que sur une équipe, car si votre idée est porteuse, c’est l’équipe qui développera et gérera l’entreprise. D’une manière générale, cette équipe devrait compter un ou deux techniciens, c’est-à-dire les initiés au domaine dont relève votre idée, un responsable de la communication, un financier.
Pourquoi est-il important d’être présent sur Internet
Il serait stupide de passer à côté des possibilités qu’offre Internet pour exploiter toutes les ressources qui peuvent aider à la création d’une entreprise. Cette fenêtre sur le monde vous permet de trouver mille et une réponses aux questions que vous vous posez et de plus, elle vous rend visible au reste des internautes pour le projet qui vous tient à cœur. Puisque Internet est l’essence de l’affaire que vous allez monter, c’est à travers lui que les informations et les mises à jour de connaissances vous parviendront. Il faut savoir profiter de ce que les autres ont déjà accompli, aus si pourrez-vous obtenir de précieuses données relatives à votre idée où qui concourent à l’étayer encore plus.
Si, par exemple, personne de votre entourage ne peut vous être complémentaire dans l’entreprise que vous pro jetez de créer, Internet vous permettra de les trouver juste
en mentionnant les profils qui vous intéressent. Il peut ar river qu’un internaute ait exactement le même projet que vous voulez monter. De deux choses l’une, ou cet état de choses vous stimule pour aller plus vite et réussir l’idée avant lui, ou, décision plus cartésienne, vous cherchez à combiner vos forces pour avoir plus de chances de réus site. Etant entendu, tout de même, que la géographie ne soit pas un facteur par trop limitant. Il faut également savoir que le net compte un certain nombre de sites qui peuvent résoudre de façon rapide et massive votre quête pour des associés. Citons en exemples ideasvoice, Teami zy, Partnpro, cofounderlabs et bien d’autres encore.
Par ailleurs, Internet vous permet déjà d’anticiper pour donner le premier souffle à votre future entreprise. Vous pouvez, par exemple, déjà élaborer et utiliser vos supports de communication. Ainsi, il serait temps d’ouvrir, si cela n’existe pas encore, un compte de courriel et veiller à ce que l’adresse soit suffisamment évocatrice ou facile à retenir et à écrire. Il faut, en effet, ménager les futurs correspondants et ne pas leur imposer un nom difficile à décrypter. L’ori ginalité ne passe pas forcément par une complication qui peut tout de suite lasser les éventuels clients.
Un compte Facebook et/ou un compte Twitter vous per mettront d’entrer en contact continu avec différentes communautés et différents groupes qui seront vos fu turs clients. Ces relations et ces partenaires vous seront d’une grande aide pour les avis qu’ils ne manqueront pas de vous donner sur votre futur produit. Vous pouvez déjà créer un logo et choisir vos backgrounds pour les comptes Facebook et Twitter. Ils seront de la publicité avant l’heure pour votre future entreprise.Comme pour l’adresse mail, l’originalité doit tendre vers une publicité positive de l’entreprise et non le contraire. Parfois, faire simple paie mieux que de chercher « en à mettre plein la vue » aux lecteurs ou aux visiteurs.
Un blog est un plus, car vous pourrez déjà y introduire vos mots clés avant même la création de votre entreprise de sorte que ceux qui le visitent aient déjà un aperçu de ce qui va venir. Pour vous démarquer de la multitude de blogueurs qui n’y touchent que le temps de sa création, montrez que ce média est déjà un avant-goût de ce que vous allez proposer aux clients en le mettant à jour régu lièrement, c’est-à-dire en l’alimentant d’informations que vous publiez pour susciter l’intérêt des visiteurs. De nom
breux sites proposent la création de blogs, des tutoriels existent en quantité et les hébergeurs font beaucoup de publicité pour attirer de la clientèle. Comme vous avez le choix entre le texte, la photo ou la vidéo, il ne tient qu’à vous de le rendre intéressant.
Un dossier de projet pour la recherche de financement
La création d’une entreprise doit suivre un canevas bien structuré où les étapes sont bien définies. Le point de
départ de l’entreprise à créer est l’idée que vous voulez approfondir et sur laquelle vous voulez bâtir le business. Cette idée doit être originale pour qu’elle puisse percer et faire son effet auprès des futurs clients, mais pas ex
centrique pour ne pas la vouer aux oubliettes parce que les clients n’y découvrent pas l’intérêt que vous seul y trouvez. Une idée pas trop banale est facilement balayée par la concurrence déjà existante sur le marché. La ba
nalité n’est pas la seule contrainte qui affecte le projet, il faut également s’assurer que cette idée ne rencontre pas d’obstacles insurmontables là où elle sera mise en œuvre, et même au sein de votre entourage. Il vous faut égale
ment vous demander si les atouts dont vous disposez sont en adéquation avec le projet que vous voulez monter.
La définition de cette idée est ainsi la première chose à coucher sur le document qui sera la feuille de route de l’entreprise. Il faut, en effet, avoir à l’esprit qu’une idée, aussi ingénieuse soit-elle, ne puisse rien valoir si elle n’est pas transformée en produit ou service qu’on peut utili
ser pour le profit. Ce document sera le dossier qu’il faut constituer pour mettre sur pied l’entreprise. Il sera non seulement une référence à tout ce que vous allez entre prendre dans votre activité, il sera aussi le document que vous allez présenter aux personnes et institutions dont vous allez solliciter le partenariat.
La recherche de financement est une phase cruciale, car le démarrage de l’entreprise en dépend. Certaines choses méritent alors qu’on s’y attarde pour mettre toutes les chances de votre côté afin d’espérer décrocher l’enve
loppe qui rendra le projet fonctionnel. Trouver les éven tuels investisseurs est une démarche qui ne peut être faite sans l’aide d’une personne ou d’une organisation tierce au courant du système des financements d’entre prises. Votre rôle est de bien préparer le dossier pour une éventuelle présentation s’il est retenu. Il est évident que ce dossier doit être écrit de la façon la plus claire possible pour que le lecteur soit intéressé. Il faudra alors y appor ter un soin particulier. A priori, un dossier ne devrait pas dépasser une trentaine de pages et il doit être suffisam ment synthétique pour apporter en quelques mots toute l’explication nécessaire au contenu du projet. Ce doit être un dossier vendeur pour accrocher le lecteur et pour l’amener à adhérer à l’idée.
Que doit contenir le dossier ?
L’idéal pour espérer susciter l’intérêt des investisseurs se rait que la petite entreprise que vous avez créée ait déjà décollé et que vous puissiez déjà présenter des éléments chiffrés – quel que soit leur volume – qui donnent une idée de la croissance de votre chiffre d’affaires ou du nombre de vos clients, par exemple.
Le document doit retracer les différents volets qui font du projet quelque chose de cohérent dont la mise en œuvre est déjà toute tracée. La première partie du document sera la présentation du produit, du service ou de l’activi
té sur quoi vous avez formulé votre idée originale, ainsi
que les moyens humains (dont vous) qui seront l’équipe de mise en œuvre. Vous parlerez du contexte et de l’envi ronnement dans lequel ce que vous projetez de faire sera implémenté. De la sorte, vous montrerez au lecteur que vous connaissez le milieu dans lequel vous allez évoluer. Vous y expliquerez la situation de départ, mais aussi les facteurs favorables et les facteurs limitants dont il faudra tenir compte.
Vous parlerez également des moyens dont vous dispo sez pour atteindre les objectifs que vous vous fixez. Ces moyens peuvent être physiques tels que les matériels que vous pouvez utiliser ou humains, c’est-à-dire les per sonnes que vous pouvez mobiliser.
La partie principale du document présentera la teneur du projet. C’est la partie détaillée du projet. Divers volets doivent figurer pour donner une vision claire du projet établi. La rédaction devra inclure entre autres :
le modèle économique, business model dans le jargon consacré. Ce volet doit expliciter l’origine de la valeur ajoutée et le partage, sur une période donnée, entre les parties prenantes. C’est par le business model que vous projetez de produire et garantir la rentabilité de votre entreprise. Les investisseurs voudront y trouver la garantie de réussite face à la concurrence. Le bu siness model donne un aperçu de votre vision et de votre capacité à créer une valeur ajoutée. C’est dans cette partie que vous décrivez les sources de revenus de l’entreprise et leur régularité. Vous devez donner l’assurance que votre business model est apte à évo luer dans le temps.
Le business plan est tout aussi important car c’est dans ce volet que vous expliquez l’état d’avancement de votre entreprise, son projet de développement et les finance ments que vous recherchez. Le business plan est ainsi l’outil qui permet d’expliciter le projet, c’est à travers lui qu’on peut juger sa faisabilité et il a pour obligation d’être réaliste. C’est donc le document qui doit attester la crédi
bilité du projet présenté aux investisseurs.
Cette partie du document fait état de la budgétisation de votre projet. Il y a donc lieu de traduire sur un tableau les différents coûts des rubriques que vous avez dressées pour cadrer l’activité à faire. Il s’agit ici de quantifier les dépenses prévues pour la mise en œuvre de l’activité. Le budget prévu donne une idée de l’importance ou de la taille de votre entreprise. Ne pas oublier d’inscrire les activités dans le temps, c’est-à-dire prévoir un calendrier pour les différentes opérations avec leurs coûts.
Comment présenter le dossier
Malgré la place prédominante que tient l’écran dans la communication d’aujourd’hui, le document version pa pier reste de mise. Toutefois, il ne viendra plus à l’idée d’un postulant de présenter un document manuscrit à cause du fait que la calligraphie est aujourd’hui un art
qui se perd. Il serait dommage de perdre des points parce que la personne à qui vous avez adressé le do cument arrive difficilement à décrypter votre écriture. Pourtant, certaines entreprises exigent parfois que la demande soit manuscrite pour y déceler certains des traits de caractère qui se reflètent dans la façon dont l’individu dessine la forme de ses lettres et l’espace qu’il met entre ses mots.
Malgré ce, les conventions communément admises veulent que le document envoyé par voie postale ou remis en mains soit dactylographié et mis en page par ordinateur. Le traitement de texte est, de nos jours, grandement facilité par la puissance des logiciels et les règles typographiques sont déjà incluses dans ces pro grammes. Les polices les plus usitées dans les rédac
tions de documents sont, par ordre alphabétique Arial, Calibri, Garamond, Tahoma et Times New Roman, entre autres.
Les règles qui régissent les paragraphes sont universelles. L’alinéa marque un nouveau paragraphe qui ne doit pas être trop chargé, mais au contraire bien aéré pour per mettre une lecture aisée. Utiliser pour ce faire un inter ligne qui soit autre que ‘simple’.
D’une manière générale, la feuille au format 21×27 est considérée comme la norme. Plutôt que de livrer le dos sier avec des feuilles agrafées et présentées dans des che mises, il est beaucoup plus indiqué d’en faire la reliure avec du bristol en page de garde parée et protégée par un transparent. Le confort et l’esthétique permis par l’im pression en couleurs donnent une certaine classe au dos sier, ainsi, c’est un détail à ne pas négliger.
Comme le document est destiné à être lu par un certain nombre de personnes, la première précaution à prendre est de le dupliquer pour en avoir des exemplaires en nombre suffisant. D’ailleurs plus il y a d’exemplaires mieux cela vaut dans la mesure où ce sont les supports auxquels vous allez vous référer avec les contacts que vous allez solliciter.
Ce qu’il faut préparer pour la présenta tion orale du projet
Les pratiques dans les levées de fonds sont soumises à certaines règles de procédure qu’il faut connaître pour ne pas se laisser prendre au dépourvu. Les relations avec les investisseurs sont soumises à certaines pratiques et certaines organisations de travail dont il faut connaître le fonctionnement. Les documents essentiels dont il faut toujours se munir doivent toujours être à portée de main.
L’executivesummary synthétise le dossier en une page. Ce document présente les points clés du projet et c’est à tra vers ce document à lecture rapide que les investisseurs
se font une idée sur le potentiel de l’entreprise. D’une manière formelle, l’executivesummary est écrit en 4 pa ragraphes :
• la description du produit ou du service
• la présentation de l’équipe
• le marché, ses tendances, ses acteurs
• ce que l’entreprise attend des investisseurs
Le pitch ou teaser est une présentation d’une dizaine de diapositives projetées sur écran et commentées par vous devant les investisseurs. Cette présentation se fait de fa çon synthétique, rapide et performante. La forme à res pecter dans cet exercice hautement décisif pour le finan cement est d’accrocher l’assistance dans une première phase de présentation en 2 ou 3 mots qui définissent votre entreprise. Le second volet de la présentation se fait en 1 minute pour une présentation synthétique de votre exposé. Le troisième volet ne doit pas dépasser 20 minutes où vous expliquez tout ce qu’il y a à savoir sur votre projet en général et votre business plan en parti culier. C’est à ce stade que vous devez convaincre. Votre prestation déterminera l’impression que vous donnerez à l’assistance dont vous devez gagner l’adhésion.
La communication étant ici le principal levier qui fait que votre dossier soit retenu, il faut faire en sorte que la trans mission du message soit au top de ce qu’elle doit être. Soigner la présentation physique n’est pas quelque chose de superflu, car même si l’auditoire est plus intéressé par le contenu du dossier, il n’en reste pas moins que l’appa rence de celui qui délivre le message a son influence. Il serait dommage que l’idée ne soit pas retenue parce que le présentateur a omis de se laver.
L’envoi du dossier aux investisseurs
L’idéal serait que le dossier ait été transmis par quelqu’un ou une organisation qui a ses entrées au sein des investis seurs. En effet, les dossiers recommandés par des inter médiaires déjà rompus aux pratiques des levées de fonds sont logiquement déjà filtrés sur le plan qualitatif ; ce qui économiserait le temps précieux des équipes qui étudie ront le projet soumis. Si le dossier est bon, vous pourrez décrocher le premier rendez-vous. C’est là que le pitch doit faire son effet, car vous devrez exposer votre projet en moins d’une heure en délivrant votre message clair et concis. Cette première étape ne sera gagnée que si le pitch est de bonne qualité et que vous montrez de la conviction dans votre exposé. Le but avoué est de séduire l’audience. D’une manière générale, les investisseurs des levées de fonds sont beaucoup plus attentifs sur les critères de pro jet, de personnalité et d’équipe que sur des ratios et des projections. Ainsi, la confiance est un élément clé de la re
lation entre vous et vos investisseurs.Votre interlocuteur posera immanquablement la question de la valorisation de votre entreprise. Le mieux serait de n’avancer aucun chiffre et de laisser cette question pour une discussion ul
térieure sur les détails de l’association à venir avec l’aide de personnes compétentes en la matière.
Après le premier rendez-vous, d’autres rencontres avec un ou plusieurs interlocuteurs du fond peuvent encore avoir lieu. Beaucoup d’autres questions vous seront posées et vos réponses aux informations qu’ils demanderont pèse
ront beaucoup sur la suite à donner à votre dossier. Passé cette étape, vous devrez refaire l’exposé devant le comi té d’investissement. Aguerri par la première prestation, vous aurez affiné votre travail et ajusté les questions de détails sur lesquelles vous avez buté lors de la première présentation.
Si votre dossier est retenu, la lettre d’intention ou term sheet est émise. C’est le document qui consacre que votre projet sera financé. Il sera matière à négociation et il faudra savoir manœuvrer avec l’aide d’une personne au courant des deals de capital. L’étape finale est la Due di ligence, c’est-à-dire que les investisseurs vont opérer des vérifications avant la signature finale afin d’avoir une idée précise sur les réalités de votre projet. L’accord final ou closing devrait, en principe, en découler.
Les précautions à prendre pour la créa tion d’une entreprise
On est tenté de faire connaître son entreprise le plus rapidement possible et les médias consacrent certaines plages horaires pour leurs émissions documentaires ou d’information. Vouloir à tout prix figurer parmi les invités de ces médias n’est pas tout à fait indiqué quand votre entreprise est encore à la phase de préparation de consti tution. Même si la publicité est une bonne chose surtout quand on peut se l’offrir gratuitement, il faut éviter d’ap
paraître trop tôt dans la presse, car cela pourrait nuire à votre image future de passer dans les médias alors que les réponses que vous donnez aux questions sur votre entre prise et son activité dénotent encore la non préparation, voire le tâtonnement. Ainsi, il faut user des médias avec modération tant que les choses ne sont pas encore tout à fait acquises. Ces apparitions intempestives risquent de faire passer votre entreprise pour ce qu’elle n’est pas.
Il est vrai qu’il est tout à fait légitime de vouloir être héros créateur de son entreprise, toutefois, il est, de nos jours, pratiquement impossible de monter une Start-up tout seul. Vous ne pourrez pas tout faire, car vous ne pouvez pas avoir toutes les compétences dont votre entreprise a besoin pour fonctionner. Il faut alors travailler avec une ou des personnes complémentaires à vous. Les avantages de la collaboration n’en seront que plus grands. Dans bien des cas, les amis sont les meilleurs associés. Quoique dans beaucoup d’exemples, la mésentente entre amis associés
peut faire couler la Start-up aussi. Il ne faut, cependant,
pas verser d’un extrême à l’autre et avoir trop de cofonda
teurs, car selon une expression anglaise, trop de cuisiniers
ne font que gâcher la soupe. Les principes du travail en
équipe doivent être pleinement intégrés, non seulement
pour le choix de la personne leader, mais aussi pour re
médier aux dysfonctionnements et incompréhensions qui
viendraient à apparaître. Un détail simple à prendre en
compte, quand un problème surgit, est de ne pas vouloir
chercher à savoir qui en est le responsable, mais plutôt
pourquoi en est-on arrivé là.
En cours de réalisation, il est inutile de s’obstiner quand
vous voyez que votre Start-up ne décolle pas. Il faut sa
voir se remettre en question et repartir sur de nouvelles
bases si les conditions l’exigent. I faut avoir à l’esprit que
certaines Start-ups ont disparu aussi rapidement qu’elles
sont apparues, mais il vaut mieux pour vous que la vôtre
disparaisse pour devenir une petite ou moyenne entre
prise. Cela montre que la dynamique de votre projet a
porté et que le marché a suivi.
Pour la bonne marche des affaires et pour le bien de l’en
treprise, il faut faire l’effort de communiquer et savoir
écouter les critiques pour ne pas détruire les relations
avec les clients et les collaborateurs.
Pour aller plus loin https://businessdigital.fr/formation/google-analytics/